- aber
-
• 1834; mot bret.♦ Profond estuaire de rivière en Bretagne (côtes à rias). La région des abers.⇒ABER, subst. masc.MAR., GÉOGR. (Basse-Bretagne). Estuaire d'une petite rivière en forme de crique ou d'anse et servant de lieu de relâche pour les bateaux de pêche y échouant :• 1. Ces golfes sont appelés rivières dans la Bretagne française, abers dans la Basse-Bretagne.E. DE MARTONNE, Traité de géographie physique, t. 2, 1940, p. 1024.• 2. Mais un spectacle plus curieux encore était celui auquel on pouvait assister dans les abers si fascinants de notre Bretagne, ces fjords dentelés et d'une telle longueur.Ch. CHASSÉ, Les Contes de la Lande en fleur, 1944, p. 56.• 3. Ces estuaires sinueux et pittoresques, que les géographes appellent des ,,rias`` et les Bretons des abers.BREKILIEN, La Vie quotidienne en Basse-Bretagne, 1966, p. 14.Rem. 1. Selon JAL 1848 et JAL en cours de rév., le mot est du genre fém. en bret. 2. Noté dans les dict. du XIXe s. comme vx (cf. étymol. F. RAYMOND, Dict. gén. de la lang. fr., 1840; etc.) ou tout à fait inus. (BESCH. 1845), le mot pénètre dans le vocab. des géographes au début du XXe s. 1er élément de topon. bret. comme Aber-Benoît, Aber-Ildut, Aber-Wrach (cf. en outre étymol.; figure aussi dans certains n. géogr. gall. et écossais).Prononc. :[
]. Seule transcription donnée par les dict. du XVIIIe et du XIXe s. ds LAND. 1834, qui note a-bé.
Étymol. — Corresp. rom. : esp., port. abra.1751 terme géogr., Encyclop. : Aber s. m. dans l'ancien Breton, chûte d'un ruisseau dans une rivière; telle est l'origine des noms de plusieurs confluens de cette nature, et de plusieurs villes qui y ont été bâties; telles que Aberdéen, Aberconway etc...; BOISTE, s.v. (éd. 1834) : Aber s. m. embouchure d'un ruisseau (vieux).Mot. bret. cité comme tel ds MÉN.2 et DU CANGE; voir HENRY, Lexique étymologique du breton moderne; empr. au fr. havre. G. Baist ds Z. rom. Philol., XXXII, 33; JAL2.HIST. — Attesté pour la 1re fois au XVIIIe s. (cf. étymol.); enregistré aussi en 1755 comme anc. mot bret. par l'abbé Prévost ds son Manuel lexique ou Dict. portatif des mots françois dont la signification n'est pas familière à tout le monde. Subsiste au XIXe s. (cf. étymol.; Ac. Compl. 1842, etc.) et au XXe s. (cf. sém. A; Lar. encyclop.; etc.). — Rem. Qq. dict. du XIXe s. (BESCH.; LEGOARANT, Nouv. Dict. critique de la lang. française; LA CHÂTRE) mentionnent d'autres sens de aber : 1. n. donné à une petite espèce de moules du Sénégal (BESCH. 1845); 2. n. donné par Adanson à une petite espèce de moule, le mytile punicé, qui peut-être est la même que le mytile du Sénégal de Lamarck (LA CHÂTRE 1865-1870). Il s'agit sans doute d'un autre mot.STAT. — Fréq. abs. litt. :7.BBG. — BLANCHE 1857. — JAL 1848. — WILL. 1831.aber [abɛʀ] n. m.ÉTYM. 1834, Landais; mot breton, signalé in Encyclopédie, 1751, comme mot breton, autre sens « chute d'un ruisseau dans une rivière ».❖0 (Des) golfes étroits pénétrant très loin dans l'intérieur et prolongés dans le relief sous-marin par des chenaux profonds. Ces golfes sont appelés rivières dans la Bretagne française, aber dans la Basse-Bretagne (…) Ils sont des vallées rajeunies que l'immersion a gagnées.E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. II, p. 1023.♦ (Dans un nom propre). || L'Aber-Wrach, l'Aber-Benoît.
Encyclopédie Universelle. 2012.